Voilà un très beau livre que ce Boulevard périphérique!! Je n'ai jamais rien lu de cet auteur, bien que cela fasse des années que je me dis qu'il faudrait. Celui-ci est tout en finesse, délicat et savoureux. Il nous parle pourtant de choses toutes simples, de la vie qui va, du monde et de la roue qui tournent.
Voici le succès du moment, bien mérité. Stieg Larsson a su ficeler ses intringues, au point de nous rendre complètement accrocs!!! Je viens de finir le tome 2 et attaquerai le 3 dès que possible.
Nos petits lycéens de 2de pro sont à nouveau venus nous rendre visite. Je n'ai pas pu assister moi-même à cette séance, mais ma collègue m'a raconté. Les livres "figure imposée" rencontrent toujours un accueil mitigé.
Ils ont pigé ce qui se passe à la fin de La petite fille de Monsieur Linh (ouf!), amsi ne manifestent pas grand enthousiasme. Le Vargas leur semble toujours aussi obscur. Dans la peau d'un noir également, tout comme l'arbre aux haricots. Seul, Maus a toujours vraiment un impact.
Ils ont bien accueilli notre "solution bis", une sélection de titres mêlant BD, SF, fantasy, polars, ..., certains se plongeant immédiatement dans leur lecture...
Les larmes de l'assassin, Anne-Laure Bondoux
Paolo Poloverdo et ses parents vivent au «bout du monde », sur une terre dure et ingrate, ou «même les pierres semblaient souffrir ». La solitude est leur lot commun et les visiteurs sont rares. Pourtant, un jour, ce n'est pas un voyageur ordinaire qui se présente : c'est Angel Allegria, un truand, un escroc, un assassin.
Sans un mot, sans une explication, Angel égorge les parents. La vie de Paolo bascule et son destin se retrouve, malgré lui, lié à celui d'Angel...
"Le titre de ce roman des origines s'est vite imposé : De Gaulle en maillot de bain, comme on le disait alors dans les cours de récréation. La maîtresse en maillot de bain. Les parents en maillot de bain. Gérard en maillot de bain. Tout le monde en maillot de bain, tous les acteurs de cette tragi-comédie à la française, tous en maillot de bain sur la scène de la vie, avec, en toile de fond, la France de l'immédiate après-guerre, celle de deux mutations majeures : la décolonisation et la modernisation. La France des 40 % de Français qui ne se lavent qu'une fois par mois et des 75 % qui n'utilisent jamais de brosse à dents. La France des appareils ménagers, ces amis des femmes et des huit actifs pour un retraité. La France des yé-yé et de la 4 CV, de Poujade et de Minou Drouet, du Spoutnik et de l'Ange blanc, de l'ORTF et du journal Pilote, de la fin de la soutane et de l'apparition des collants. La France de la libération des mœurs et de la culture, mais qui ne conçoit pas de projet social sans brutalité, qui s'arc-boute sur ses acquis, qui oppose déjà les jeunes aux vieux. La France qui se relève et qui court, mais vers quoi. Dans ce livre drôle et généreux, Gérard de Cortanze s'attache à décrire une " France réelle " qui l'a vu grandir et se demande si les " Trente glorieuses ", même en maillot de bain, l'ont été autant qu'on l'a prétendu. "
Voici un résumé de ce bouquin, que je n'ai pas trouvé terrible terrible... une longue litanie de souvenirs perso mêlés à des anecedotes historiques, pas de quoi fouetter un chat... peut-être les personnes ayant vécu cette époque y seront plus sensibles, touchées par les souvenirs que la lecture pourrait faire renaître...
Un roman décoiffant, inattendu et rondement mené. L'histoire d'une ado, ballottée de ville en ville par son père universitaire. Le tout se retourne comme une crêpe à mi-chemin, en prenant l'allure d'une véritable enquête policière, pour connaître un dénouement pour le moins inattendu (enfin, pour ma part, je n'avais rien vu venir!!!)
Nous avons retrouvé nos élèves de 2de pro. Plus ou moins réveillés, ils entrent dans la salle. Nous leur demandons de bien vouloir nous parler des livres qu'ils ont lu.
Beaucoup se dérobent: pas eu le temps, pas eu envie, "ah bon, il fallait le lire, le bouquin???".
Certains se lancent quand même dans un résumé et expriment leur ressenti.
Maus a eu beaucoup de succès: la thématique de la 2de guerre mondiale semblent les toucher, le fait que ce soit une BD aussi. Plusieurs se lancent dans un résumé pertinent de l'histoire, raccrochent le récit à des faits historiques, s'interrogent sur les choix de l'auteur de représenter ses personnages sous forme de souris.
Le Vargas n'a, dans l'ensemble, pas plu: trop compliqué? trop de références historiques? certains ne sont même pas allés jusqu'au premier crime, et n'ont même pas vu qu'il s'agissait d'un policier.
La petite fille de Monsieur Linh a été lu, jusqu'à la fin, mais aucun n'ont perçu le revirement de situation qu'on découvre à la fin.
L'arbre aux haricots, ils n' ont pas accroché. Pas assez d'action, d'après eux. Un seul s'y est intéressé, se focalisant sur l'histoire de la petite fille, abandonnée puis recueillie.
Dans la peau d'un noir, celui qui se lance dans le résumé nous dit que l'histoire se déroule en Afrique...Alors, difficile de leur faire prendre conscience de la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 1960...
Petit à petit, un dialogue s'instaure cependant; tous prendront la parole à un moment ou à un autre de l'échange. Nous leur demandons pourquoi ils n'ont pas vraiment avancé dans leur lecture. Outre des difficultés de lecture que nous pouvions imaginer, ils nous disent préférer voir d'abord les films qui ont pu être adaptés à partir de livres, puis lire les livres correspondant après. Cela nous interpelle, et nous essayons de comprendre pourquoi. La réponse qui s'esquisse nous montre qu'ils ont le plus grand mal à faire fonctionner leur imagination. Les mots sur le papier ne leur ouvre pas les portes de l'imaginaire. Ce qu'ils n'ont pas vu d'abord, ils ne savent l'inventer. Ca fait réfléchir, non?
A l'issue de cet échange, nous les laissons explorer la bibliothèque. Un débriefing avec le prof s'impose. Pour ne pas les dégoûter à vie de la lecture, nous décidons de changer la formule. Nous laissons tomber les 6 oeuvres imposées à faire tourner pour nous orienter vers quelque chose de beaucoup plus souple, et beaucoup adapté sans doute à leurs goûts. Nous décidons de rassembler une sélection de titres pour la prochaine fois, mêlant BD, polars, fantasy, SF... dans laquelle ils pourront piocher allègrement...
Une de mes collègues et moi-même avons reçu aujourd'hui la classe de seconde dont nous sommes chargées. Il s'agit d'une seconde professionnelle, composée quasi exclusivement de garçons.
Voici la liste des titres retenus pour cette classe:
La petite fille de Monsieur Linh, de Philippe Claudel
Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas
Maus, d'Art Spiegelmann
L'arbre aux haricots, de Barbara Kingsolver
Dans la peau d'un noir, de John Howard Griffin
Nous commençons par une visite globale de la bibliothèque, puis nous les amenons dans une des salles de lecture pour leur exposer le projet. Pas de véritable enthousiasme, nous leur distribuons les différents titres, avant de leur donner accès à l'ensemble de la bibliothèque pour une heure. Certains s'affalent dans les fauteuils, d'autres sortent leur PSP ou leur Ipod, d'autres inspectent soigneusement les bacs de CD et de DVD.
Ca y est, maintenant, je suis dans le vif du sujet.
D'un point de vue matériel et pratique, je maîtrise à peu près tous les aspects de ce vaste paquebot de 2500 m²: alarmes, clés, éclairages, recoins divers et variés.
Concernant le contenu, je commence à y voir clair, bien que j'aie de plus en plus la tête dans le guidon.
Voici ce qui se dessine pour l'année 2008:
- mise en place d'une politique documentaire (mon dada), par répartition thématique. C'est-à-dire que nous allons scinder les différents domaines présents à la bibliothèque en 5 grands domaines (Arts et loisirs, Littérature et ciména, Sciences et techniques, Sciences humaines, Enfance), qui eux mêmes se répartiront en différents sous-domaines (pour littérature et cinéma, nous pourrons trouver "littérature et cinéma francophones", "littérature et cinéma étrangers", etc.)
- transformation du circuit du document, lourd et redondant aujourd'hui. J'explique:
les livres, CD, DVD que nous avons commandés arrivent à la bibliothèque.
Première étape: ils reçoivent un petit code-barre et sont rentrés dans la base informatique (exemplarisation).
Deuxième étape, les infos minimales dans la base informatique sont complétées: on attribue au document une cote, des mots matière (= mots descriptifs qui permettent de retrouver le document lorsqu'on consulte le catalogue informatique).
Troisième étape: on s'occupe de la puce antivol, encore appelée "PUCE RFID". On lui attribue le code barre du document, et on lui apporte différente informations: si le documents est composé de plusieurs éléments (plusieurs DVD, ou un livre+ un CD, par exemple), on l'insrit sur la puce. Au moment d'emprunter ou de rendre ces documents, s'il manque un élément, le logiciel nous avertit.
Quatrième étape: l'équipement, c'est-à-dire qu'on leur colle une étiquette avec la cote, et qu'on les protège, par un film plastique le plus souvent. En fonction de leur type, les documents seront traités en interne ou par un fournisseur extérieur. La plupart des documents sont traités à l'extérieur.
La suite des explications un peu plus tard...
Vous aurez remarqué que certaines de mes lectures du moment sont des lectures un peu orientées "ados". La raison à cela, c'est que mes collègues et moi-même sommes en train de sélectionner des titres pour un travail avec des classes de seconde.
En effet, nous proposons aux enseignants de la ville une formule "défi lecture" ou "prix littéraire" pour leur classe. Ici, c'est la formule "prix littéraire" qui a été retenue. Le but: élire leur livre préféré parmi une sélection de 5 ou 6 romans. Le déroulement: plusieurs rencontres dans l'année, à la bibliothèque, avec une dernière rencontre en présence d'un des écrivains des romans sélectionnés.
La classe est divisée en petits groupes (autant de groupes que de livres sélectionnés). Chaque groupe est chargé de lire un livre entre chaque rencontre. Lors de la rencontre, un rapporteur de chaque groupe fait état des impressions de chacun des lecteurs, fait un résumé du livre, et peut explorer différentes thématiques (l'auteur, le contexte du roman, le contexte d'écriture, ...).
La liste de romans retenus est quasi bouclée, et les premiers rendez-vous avec les classes sont pris pour après les vacances de la Toussaint. A suivre...
Des exemples de "DEFI-LECTURE": ici à Saint-Priest dans le Rhône, là à Canteleu en Seine-Maritime, ou encore ici, sur le blog du collègue des 3 moulins à Bonnelles dans les Yvelines
Tobie Lolness
Tobie et sa famille appartiennent au peuple de l'arbre qui réside dans un vénérable chêne, ruche de vie. Le jeune héros mesure quelques millimètres, ce qui lui rend la vie bien difficile. Le père de Tobie, grand savant, refuse de révéler sa dernière découverte scientifique qui pourrait bouleverser non seulement leur vie à tous mais aussi les projets de certains membres du Grand Conseil... Ce refus va entraîner la famille de Tobie dans la déchéance. Emprisonné, le jeune héros va se retrouver propulsé seul dans de terribles aventures...
Le Vieux qui lisait des romans d'amour
El Idilio est un petit village aux portes de la forêt amazonienne. Un enfer vert peuplé de chercheurs d'or, d'aventuriers de tout poil en quête d'un Eldorado imaginaire, d'Indiens Jivaros rejetés par leur peuple. La découverte par les Indiens Shuars d'un cadavre d'homme blond atrocement mutilé met le feu au village. Malgré les accusations hâtives du maire qui désigne les Indiens, Antonio José Bolivar diagnostique dans cette mort non pas la main de l'homme mais la griffe d'un fauve... Le vieil homme, aguerri aux mystères de la forêt et grand lecteur de romans sentimentaux se voit bientôt contraint de se lancer dans une chasse de tous les dangers...
Un polar islandais plein de surprises. Une intrigue bien ficelée, autour des secrets bien gardés des hôpitaux et la recherche en génétique.
"Magnus", "grand" en latin, c'est le nom de l'ours en peluche du petit Franz-Georg, pendant la 2de Guerre mondiale. De fil en aiguille, de désillusion en révélation, Franz-Georg n'est peut-être pas celui qu'il croit. Un vrai parcours initiatique. Une écriture aiguisée, poétique, envoûtante. A lire d'urgence!
Voilà, j'en ai lu un, qui m'a donné envie de lire les autres... se lit très rapidement, une écriture fluide, une intrigue ramassée.
Mon premier manga! Lu à la demande des collègues avant de le mettre en circulation. Je ne sais pas si ça tient à ma dimension de néophyte en la matière, ou si l'ensemble n'a pas vraiment de sens, mais je crois que je n'ai rien compris. Deux intrigues parallèles: un type raconte sa vie d'avant la prison, quand il s'est mis à restaurer un colt rouillé; dans le Japon médiéval, la fille du forgeron se lie d'amitié avec la fille du marchand de riz, laquelle s'est convertie au boudhisme et cherche à expier les péchés de sa famille. Le type qui restaure le colt rouillé voue un véritable culte à cette arme, on comprend que c'est à cause d'elle qu'il se trouve en prison (mais on ne sait pas s'il s'en est servi, ou si c'est juste le fait de détenir une arme qui l'a mis dans cette situation...). Ce n'est pas inintéressant, mais quiconque y a compris quelque chose est invité à m'en faire part!
Dans un monde du futur, les progrès de la génétique ont permis de créer de toutes pièces des sortes d'humains, des "parumains". Un peu comme dans 1984, le monde est contrôlé à l'extrême, les libertés individuelles, réduites à leur plus simple expression. Un président élu à vie (dont la vie ne cesse de s'allonger grâce aux progrès de la médecine...) gouverne la Grande Europe.
Mais pourquoi donc le ministre du Bonheur a-t-il été assassiné? Alexis Dekcked est chargé de l'enquête.
Un vrai coup de coeur pour ce livre!
Richard Taylor, trentenaire londonien, a tout pour être heureux: une épouse charmante, un appartement, un enfant à venir. Mais tout cela lui devient insupportable, et il décide de quitter sa vie.
Le roman est composé de chapitres, chacun du point de vue d'une personne différente, qui l'a connu, l'a croisé depuis sa fuite, ou a entendu parler de lui. Jamais Richard ne prend la parole, ou expose les faits de son point de vue. Un très beau récit "en creux", qui nous invite aussi à, réfléchir sur le sens de nos vies qui semblent parfois toutes tracées.
Dans la Chine de la Révolution culturelle, le narrateur et son ami Luo sont éloignés de Pékin pour être "rééduqués" dans les montagnes. La vie y est dure, toute activité intellectuelle, bannie. Quelle n'est pas leur surprise de découvrir qu'un de leurs amis, rééduqué dans un village voisin, cache des livres, traductions de classiques occidentaux. Leur vie évolue également lorqu'ils rencontrent la fille du tailleur et qu'ils deviennent ses amis.
Ce roman nous dépayse, mais évoque des thèmes universels de l'adolescence.
Charly, un jeune homme intellectuellement déficient, va subir une intervention chirurgicale dans le cadre d'un programme de recherche, qui va changer sa vie...Tout comme Algernon, la souris du laboratoire, il va devenir de plus en plus intelligent. Mais jusqu'où peut-on faire progresser l'intelligence?
Le journal de bord de Charly, qu'il tient durant tout le temps de l'expérience, sert de fil conducteur au récit. Un roman très émouvant, qui nous fait réfléchir sur notre condition d'humains, avec nos réussites et nos limites. Comme tous les romans d'anticipation, on se dit "et si ça arrivait vraiment, un jour?"
